Étape incontournable dans la ville de Bogota, le musée de l’Or recèle bien des merveilles, révélant la richesse du patrimoine colombien.
Cette belle aventure a commencé en 1939 avec l’acquisition par la Banque de la République de Colombie d’une première pièce en or : le mythique Poporo Quimbaya.
C’est alors que la Banque de la République décida de créer une collection.
Le but étant de récupérer, d’acquérir et de conserver les pièces d’orfèvrerie provenant des plus grandes civilisations précolombiennes. Et c’est qu’on peut admirer aujourd’hui au musée de l’Or.
On vous embarque pour une visite du musée de l’Or de Bogota à la découverte de son histoire et des vestiges précolombiens les plus fascinants.
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Ce n’est pas un hasard si le musée de l’Or à Bogota s’appelle ainsi. En effet, l’or occupait une place importante dans de nombreuses tribus amérindiennes.
Pour les peuples indigènes, l’or était « la sueur du Soleil » en raison de son aspect brillant.
Il symbolisait le pouvoir, la richesse et la divinité. Les indigènes utilisaient ce métal sacré pour fabriquer des objets d’offrande, des ornements funèbres ainsi que des talismans destinés aux élites politiques et religieuses.
Au-delà de sa valeur symbolique, l’or était également, pour les peuples, un moyen d’expression de leurs préoccupations religieuses.
Avec le temps, les Amérindiens parvinrent à stocker une quantité importante d’or dans les temples, les palais et même les tombes.
Au XVIe siècle, la conquête espagnole a conduit à la chute des sociétés amérindiennes. Et dès leur arrivée sur le territoire, les conquistadors ont été stupéfaits par la quantité impressionnante d’or accumulée par les Amérindiens.
Motivés par la soif de richesse, ils pillèrent les milliers d’objets en or et en argent entreposés dans les lieux sacrés pendant les siècles de colonisation et même après l’indépendance du pays.
En 1918, le gouvernement colombien met toutefois fin à ses opérations de pillage grâce à la promulgation de plusieurs lois.
Dans les années 1930, la Banque de la République de Colombie s’engagea à préserver et à protéger le riche patrimoine archéologique du pays, en rassemblant les pièces de collection d’orfèvrerie de l’époque pré-hispanique.
Le 22 décembre 1939, le Département culturel commença sa collection avec un Poporo de la civilisation Quimbaya, un vase en or dans lequel les indigènes broyaient de la chaux mélangée à des feuilles de coca lors des rites religieux.
En 1940, après avoir rassemblé un grand nombre de vestiges précolombiens, la première exposition fut organisée dans l’une des salles de conférence de la Banque.
En 1947, une nouvelle salle fut aménagée pour permettre à une poignée de privilégiés – des politiciens, des hommes influents et des artistes – de voir les expositions. Ce n’est qu’en 1959 que l’accès au musée fut autorisé au grand public.
En 1968, le musée devient le « Museo del Oro de Bogota », déplacé vers son emplacement actuel, un bâtiment construit par l’architecte colombien German Samper Gnecco, ayant remporté le Prix National d’Architecture en 1970 pour cette oeuvre.
Dès lors, la collection d’orfèvrerie du musée de l’or de la Banque de la République a été déclaré monument national et considérée comme la plus importante au monde.
Dans les années 2000, le Musée de l’Or a connu une rénovation majeure, impliquant une modernisation des installations et l’intégration de nouvelles technologies pour améliorer l’expérience des visiteurs.
Aujourd’hui, le Museo del Oro de Bogota attire plus de 500 000 touristes chaque année, faisant la fierté des Colombiens.
Dès l’entrée au musée de l’Or de Bogota, le mythe de l’El Dorado prend tout son sens.
Apparue en 1536 dans la région de Bogota, cette légende tire ses origines dans les civilisations précolombiennes d’Amérique du Sud, notamment dans la tradition du peuple Muisca.
Leur société comptait des chefs de tribus appelés « zipas », rois de Bacata (ancien nom de Bogota). Et c’est le rituel d’intronisation de l’un de ces Zipas qui est à l’origine de cette légende.
Pour marquer son arrivée au pouvoir, le peuple participait à une cérémonie au lac Guatavita. La tradition consistait à couvrir d’or le corps du nouveau zipa et à jeter des objets ainsi que des bijoux en or dans la lagune en guise d’offrandes à la déesse Guatavita.
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En découvrant cette tradition, les conquistadors espagnols y ont cru et l’ont diffusé en Europe en la transformant en un mythe d’une cité où tout était entièrement constitué d’or.
Aujourd’hui, de nombreux objets retrouvés dans le lac sont exposés au Musée de l’Or de Bogota, témoignage de l’existence du mythe de la cité d’or perdue.
Le plus célèbre étant le « radeau de l’ElDorado » ou la barque Muisca (Balsa Muisca).
Il s’agit d’une sculpture en or représentant un radeau sur lequel se tient un chef de la tribu Muisca richement orné qui parcourt une étendue d’eau pour accomplir le rituel d’ElDorado.
En poussant les portes du Musée de l’Or de Bogota, vous tomberez sous le charme des milliers de pièces d’or, de tumbaga et autres objets en céramique, en os, en coquillage et en pierres précieuses (soit environ 55 000 objets en or au total).
Chaque pièce, aux lignes dessinées avec une précision incroyable, représente les différentes cultures indigènes de Colombie : Muisca, Quimbaya, Calima, San Augustin, Tolima, Zenu, Narino, Tairona et bien d’autres encore.
Sa richesse culturelle réside dans sa collection d’or d’une grande beauté incluant des bijoux (colliers, bracelets, broches, ornements de nez, etc.), des objets simples de décoration et des outils du quotidien comme des hameçons ou des peignes.
Autant d’objets précieux et rares témoignant du savoir-faire d’orfèvrerie des civilisations pré hispaniques.
Par ailleurs, sachez que le Musée de l’Or compte cinq salles principales pour les expositions permanentes et temporaires :
Dans la salle « travail des métaux », vous pourrez découvrir et comprendre les techniques d’exploitation minière et la métallurgie ancienne développées par les civilisations pré hispaniques.
La salle « l’homme et l’or dans la Colombie préhispanique » décrit l’utilisation des métaux précieux dans la vie politique et religieuse des sociétés indigènes colombiennes.
Elle permet de s’immerger dans le quotidien des gens de l’époque et d’en apprendre plus sur leur mode de vie, leurs coutumes et leurs croyances.
Dans la salle « Cosmologie et Symbolisme », vous aurez le plaisir de découvrir quelques-uns des chefs-d’œuvre les plus remarquables de la collection : des objets d’artisanat, des masques, des urnes funéraires ou encdes objets cérémoniels.
Elle montre également le symbolisme et le rôle joué par ces objets dans la mythologie et le chamanisme.
En poursuivant la visite, vous arriverez dans la salle moderne de « l’Offrande » qui souligne l’importance des offrandes dans les rituels chamaniques.
Elle recrée l’ambiance de ces rituels sacrés à travers des jeux de lumière et de son sur un mur couvert de pièces d’orfèvrerie.
La salle « l’Exploratoire », quant à elle, est une salle interactive permettant d’interagir avec le patrimoine colombien, de manipuler les répliques d’objets exposées dans le musée et de découvrir la diversité des populations de l’époque grâce à des vidéos, des audios et des maquettes.
Parmi les pièces les plus iconiques de la collection, laissez-vous éblouir par l’attirail du chef qui décrit la capacité du leader du village à se métamorphoser en lézard, jaguar ou en crapaud, en revêtant cet accoutrement, afin de lui permettre de s’approprier la force de ces animaux.
Vous y découvrirez aussi les statues en or représentant les chamans qui exécutent une danse rituelle en remuant deux feuilles de palmier pour guérir les malades dans les villages.
Des expositions temporaires sont en outre organisées dans plusieurs pays pour permettre aux visiteurs du monde entier de découvrir la riche culture amérindienne.
Le Musée de l’Or est situé face au Parque de Santander au cœur de la ville de Bogota. Il est ouvert du mardi au samedi, de 9 heures à 17 heures et le dimanche de 10 heures à 17 heures.
Le musée est fermé le lundi pour entretien et pendant les jours fériés importants (comme le 1er janvier, le 1er mai, le 7 août et les 24, 25 et 31 décembre)
Le tarif est d’environ 4 000 pesos colombiens par personne, gratuit pour les enfants de moins de 12 ans et les adultes de plus de 60 ans. L’entrée est aussi gratuite le dimanche.
Il est possible d’organiser :
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