Auguste Houillon s’est fait connaître en tant que directeur artistique des Cristalleries de Nancy (1920-1935), mais aussi de la cristallerie de Lemberg à partir de 1937 et celle de Vannes-le-Châtel en 1940.
Cet artiste talentueux a su captiver le monde de l’art avec ses œuvres uniques, en l’occurrence, ses gravures de cristaux au burin.
Artiste complet touche à tout, Auguste Houillon s’exprime pleinement à travers de multiples techniques.
Voici son histoire et ses œuvres les plus emblématiques.
Auguste Houillon est un artiste plein de talent, né à Baccarat le 3 mai 1885. Sa mère est Augustine Houillon, ouvrière à la cristallerie de Baccarat.
À 13 ans, le petit Auguste rentre dans la cristallerie de sa ville de naissance comme apprenti. Rapidement, il est orienté vers l’école de dessin de cette manufacture et finit par prendre goût à cet art. Il démontre un savoir-faire hors du commun dans tous les secteurs.
Tour à tour, Auguste s’initie aux métiers de verrier, de tailleur et de graveur dans la manufacture. Remarqué par ses formateurs, il est affecté au service artistique et y restera jusqu’à la mobilisation générale de 1914.
Cet artiste a épousé Louise Victorine Gadel (née en 1886 à Vézelise) le 23 octobre 1909 à Baccarat.
Grièvement blessé en tant que sous-officier au 20e bataillon de chasseurs à pied avant la première guerre, Auguste est envoyé dans des camps de représailles avant de réussir une évasion incroyable.
À la sortie de guerre, Auguste Houillon se recentre sur sa passion : la sculpture. Il débute avec une production importante de sculptures en bois, en terre cuite et en bronze.
En parallèle, il se perfectionne dans l’art de manier le burin et réalise de belles gravures de cristaux. Il n’abandonne pas non plus sa passion pour la peinture.
De 1924 à 1954, ses œuvres comportent une signature réalisée à la pointe ou gravée de son nom : « A. Houillon » ou encore « Auguste Houillon ».
On se souvient de cet artiste peintre pour son partenariat avec de grandes manufactures de verre et de cristal de l’époque.
En 1921, Auguste Houillon commence par rejoindre la Société des Cristalleries de Nancy comme directeur artistique. Il réalise pour elle un riche catalogue de pièces.
Dans le Lorrain du 23 juillet 1938, on pouvait même lire : « {…} Des dessinateurs spécialisés conçurent pour elle (les Cristalleries de Nancy) des œuvres admirables et des pièces uniques qu’exécutèrent dans le clair et dur cristal des ouvriers qui étaient des maîtres {…} ».
Parmi les pièces qui lui sont attribuées : Auguste Houillon réalise le premier catalogue édité en 1922 dans le cadre de la réorientation des productions des Cristalleries de Nancy, après la crise de 1921.
Il est aussi le créateur de la plus emblématique garniture de toilette de cette manufacture appelée le service « Carmen ». Pour ce faire, il utilise la gravure chimique, le service est alors taillé et gravé à l’acide sur un cristal doublé de couleur.
Dans la foulée, Auguste Houillon dessine et crée de nombreux modèles en pâte de verre en collaboration avec Amalric Walter, un ami dont il reste très proche jusqu’à sa mort à l’âge de 69 ans.
On peut d’ailleurs voir sur ces pièces la cosignature « Walter, Bergé, AH (pour Auguste Houillon) ».
À la fermeture des Cristalleries de Nancy en 1935, Auguste Houillon devient directeur artistique de la Cristallerie Lorraine de Lemberg en Moselle (fondée en 1925).
Il rencontre un grand succès lors de l’Exposition de 1937 grâce à ses pièces en cristal taillé à la façon du sculpteur-verrier Aristide Colotte et signées « A. Houillon 1er ouvrier de France Nancy ».
La même année, sa collaboration avec cette cristallerie lui a valu la distinction de « Meilleur ouvrier de France ». L’artiste est largement renommé pour ses gravures de cristaux au burin.
Selon Annie, la petite-fille d’Auguste Houillon, l’œuvre la plus prolifique de son grand-père fut la statue « le Saint Bernard » soigneusement conservée dans sa maison à Vannes-le-Châtel puis transférée au magasin d’usine de la Cristallerie de Lemberg.
A la fermeture de cette dernière, la statue est exposée au Musée du verre et du cristal de Meisenthal en Moselle et mise en valeur dans une châsse de verre.
Le 7 février 1938, Auguste Houillon reçoit le titre de Chevalier de la Légion d’honneur. « Cette distinction met à l’honneur un bel artiste lorrain dont le grand talent n’a d’égal que la modestie », comme le déclare l’Est Républicain du 20 février 1938.
De 1938 à 1940, les pièces d’Auguste Houillon sont signées « A. Houillon 1er Ouvrier de France Lemberg Moselle ».
En 1940, lorsque Lemberg se trouve en zone interdite, le graveur s’installe à Vannes-le-Châtel et y occupe le même poste de directeur artistique au sein de la cristallerie locale. Un poste qu’il gardera jusqu’à sa retraite.
Finalement, Auguste Houillon est retrouvé sans vie dans la nuit du 3 avril 1954 dans la maison de Vannes-le-Châtel. Il est ensuite enterré dans sa ville natale.
Figure incontournable de l’art verrier, Auguste Houillon laisse derrière lui un héritage d’œuvres exceptionnelles. Parmi lesquelles :
Sources : Nancy, la cristallerie oubliée, Gérard Caussaint, ALORAF
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