Présenté comme la divinité suprême, Rê est le dieu Soleil à tête de faucon dans la mythologie égyptienne. Il est associé à la lumière, à la vie et au cycle cosmique.
Rê, le dieu Soleil, est dépeint comme le dieu égyptien créateur de l’univers, le tout premier dieu de l’histoire du panthéon.
Il prend l’apparence d’un homme anthropomorphe ou d’un homme à tête de faucon coiffé d’un disque solaire.
Tel le soleil qui renaît chaque matin, les Égyptiens célèbrent cette divinité pour sa jeunesse et sa force éternelles.
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Qui est Rê dans la mythologie égyptienne ? Les Mythes autour du souverain divin de l’Égypte Antique
La mythologie égyptienne décrit Rê ou Râ comme le dieu Soleil créateur de l’univers. Il existe plusieurs légendes sur sa naissance.
L’une d’elles parle de la déesse Neith qui l’aurait mis au monde sous la forme d’un œuf. Rê serait sorti de l’œuf et aurait été aveuglé par la lumière du jour. Ne supportant pas cette lumière, il aurait versé des larmes à partir desquelles naquirent les premiers hommes sur terre.
La déesse Neith aurait également donné naissance à un serpent appelé « Apophis ». Rê et Apophis ne se seraient jamais entendus et auraient passés leur temps à se défier, de jour comme de nuit.
La version plus classique est abordée par Neil Philip dans son ouvrage « Mythes et Légendes ». Rê se serait créé et nommé lui-même, sans l’aide de personne. Il créera ensuite tous les éléments de la vie extraits depuis l’océan primordial Noun.
Dans la cosmogonie de l’ancien Égypte, Rê tient le rôle de dieu solaire majeur, il est le dieu créateur à l’origine de la création du monde. Qualifié de dieu suprême, Rê engendre les divinités et règne sur tout l’univers.
D’après les récits sacrés, Rê veut sans doute dire « créateur », c’est le nom donné au Soleil, souverain maître du ciel.
À l’origine, le dieu du Soleil portait le nom d’Atoum. Sa principale mission consistait à prendre grand soin du Soleil, à ne jamais le laisser s’éteindre et à l’éloigner du bouton de lotus pour ne pas qu’il s’y retrouve enfermé.
Les légendes de Rê et Isis
Jeune et dynamique, le dieu Rê règne posément sur les dieux et les hommes.
Au fil des années, il s’est vu être victime des ravages du temps au point d’être décrit comme un vieillard à la bouche tremblante avec de la salive qui coule sans cesse par les textes sacrés.
Très vieux, Rê commençait à avoir des difficultés à marcher. Son corps tremblait et sa bouche bavait, il souffrait du trouble de la parole et avait du mal à tenir une conversation claire.
Curieuse de découvrir le « nom secret du père tout-puissant », la déesse Isis se met à le suivre en douceur. Quand une goutte de salive de la bouche de Rê est tombée sur la terre pour former un peu de boue, Isis s’en est emparée pour créer un serpent venimeux.
Elle place le serpent sur le chemin de Rê et lui ordonne de le suivre partout où il se rend. L’animal a par la suite mordu le dieu Rê avant de s’enfuir.
Le poison s’est très rapidement répandu dans le corps de Rê, lui infligeant une douleur intense.
Criant de douleur, les dieux se précipitent pour lui tendre le main à la recherche d’antidote afin d’arranger les choses. Très contrarié, Rê ne comprend pas ce qui lui est arrivé.
Isis, grande manipulatrice, lui propose d’utiliser ses pouvoirs magiques pour le guérir et le libérer rapidement du poison contenu dans son sang, à une seule condition : le dieu Rê doit lui dire son nom secret. Ce qu’il fit aussitôt pour se soulager et mettre fin à sa souffrance.
Le nom secret qu’elle vient de découvrir permet à Isis de sauver Rê pour toujours, mais également à le détrôner.
En effet, le poison a quitté son corps et son règne sur l’Égypte a pris fin par la même occasion. Rê s’est trouvé un endroit dans le ciel depuis lequel il pouvait librement suivre le cours de la trajectoire du soleil.
Rê et le voyage en barque
Après avoir longuement régné sur la création et les hommes, la mythologie égyptienne parle d’un dieu Rê vieux et contraint de faire face aux rébellions de l’humanité.
Sa vulnérabilité l’oblige à gagner le ciel après avoir été puni par son enfant, sa fille Tefnout.
Puis, Rê rappelle Tefnout à lui qui se transforme pour devenir la vache céleste Nout constituant la voûte céleste destinée à accueillir la barque solaire ainsi que son cortège divin incarné par les étoiles.
Chaque jour, le dieu du Soleil Rê voyage dans le ciel à bord de sa barque sacrée avant de parcourir les mondes souterrains ou Douât le soir, à la tombée de la nuit.
L’histoire raconte que chaque lever de soleil symbolise la victoire du dieu solaire majeur sur les « forces du mal et des ténèbres ». Ce qui amène les Égyptiens à prétendre que les phénomènes d’éclipses du Soleil sont des défaites momentanées du dieu créateur sur les ténèbres.
Rê et le serpent Apophis
Le serpent Apophis désigne les « forces des ténèbres » dont la principale mission consiste à déstabiliser la barque solaire et à sombrer le monde dans les ténèbres.
Le dieu suprême Rê n’est pas seul dans ce combat éternel, il est aidé par la divinité guerrière redoutée de tous « Seth ». Il s’agit de l’une des rares légendes où l’on retrouve le dieu du chaos tenir un rôle positif.
Les pharaons qui le considèrent comme leur dieu protecteur continueront de rappeler ce côté empathique de Seth.
Depuis, chaque pharaon décédé dans le panthéon égyptien traverse le chemin pour rejoindre le royaume des morts à bord de la barque de Rê.
Comment Rê est-il représenté dans l’art égyptien ?
Le dieu Rê est représenté sous la forme d’un homme à tête de faucon lanier ou encore de faucon pèlerin. Il est coiffé du disque solaire encerclé par l’uraeus, une image stylisée du cobra sacré.
Ce dieu à tête de faucon peut néanmoins prendre plusieurs apparences comme avec la version « Khépri », l’homme à tête de scarabée et l’homme à tête de bélier.
Si sa tête de faucon est la représentation royale la plus courante du dieu créateur de l’univers, il peut arborer une tête de bélier, de scarabée, de phénix, de héron, de serpent, de chat, de lion, de taureau et de nombreux autres encore.
Lorsqu’il est dans le monde souterrain et nocturne, Rê se présente avec la tête de bélier.
Sous cette apparence, on parle de lui comme du « bélier de l’ouest », du « bélier en charge de son harem ».
Certains ouvrages font en outre référence à un roi vieux à la chair d’or, aux cheveux de lapis-lazuli et aux os d’argent.
Quel est le culte du dieu Rê ? Quelle est l'importance de Rê dans l'Égypte Antique ?
Le principal centre de culte de Rê se trouve à Iounou, le « lieu des piliers », présenté plus tard comme le royaume ptolémaïque d’Héliopolis qui signifie « ville du soleil ».
Cet endroit se situe actuellement à proximité de la ville moderne du Caire.
Le dieu Rê est associé à Atoum, le dieu solaire local. Atoum ou encore Atoum-Rê dans l’histoire s’impose en tant que premier être et inventeur de l’Ennéade formé par Shou et Tefnout, Geb et Nout, Nephtys, Seth, Isis et Osiris.
Son importance a été si célébrée que le culte de Rê s’est répandu partout dans le pays et les quatre coins de l’horizon.
La preuve, il existe d’autres temples dédiés à ce dieu principal à Abou-Gourab Aboussir et à Abou-Simbel.
Selon les dires, le culte local de Rê s’est développé peu à peu dès la IIe dynastie. À l’époque, il symbolisait la divinité solaire. Durant la IVe dynastie, les pharaons étaient surnommés « fils de Rê », car ils étaient considérés comme les réincarnations de Rê sur Terre.
Baptisé « premier roi d’Égypte », les Égyptiens sont convaincus que les pharaons sont les successeurs et descendants du dieu Rê. Son culte devient de plus en plus célèbre durant la Ve dynastie, quand Rê est devenu une divinité d’État et que les pharaons ont dédié des pyramides en son honneur, des obélisques ainsi que des temples solaires.
Dieu créateur, dieu de l’Au-delà, Rê est aussi très lié à Osiris et Amon durant a période du Moyen Empire.
Son culte est devenu encore plus grandiose à l’époque du Nouvel Empire avec les murs des tombes funéraires exclusivement destinés à accueillir les textes détaillés relatant le voyage de Rê dans le monde souterrain.
Il est dit que le dieu Rê est le messager des prières et des bénédictions des vivants avec les âmes des morts dans son bateau-soleil.
L’expansion du christianisme dans l’Empire romain est l’événement ayant mis fin au culte du dieu du Soleil, Rê. En plus du premier jour de l’année qui lui est attribué, le dieu Rê est vénéré chaque sixième et septième jour du mois.
Symbole ultime de l’éternelle renaissance, Rê ou Râ est l’exemple que chaque fin signe le début d’un nouveau commencement, d’un nouveau départ. Ce dieu vénéré à Héliopolis est aussi un puissant emblème de lumière et de pouvoir divin.