Vous souhaitez déclarer votre flamme de manière poétique à votre dulcinée lors de la Saint-Valentin ? Découvrez ces textes célèbres à conter ou écrire dans votre lettre d'amour. Joyeuses Saint-Valentin à tous !
Quelques poèmes pour les amoureux
"L'Amoureuse" de Paul Eluard, une déclaration
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
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"Elle était déchaussée, elle était décoiffée..." de Victor Hugo
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui pris la main ; puis, douce et me traitant
Comme une petite fille, elle me dit : Allons.
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"Le Pont Mirabeau" de Guillaume Apollinaire
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure Les jours s’en vont je demeure
"Je t'aime" de Paul Éluard
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
"Aimer à perdre la raison" de Louis Aragon
Aimer à perdre la raison,
Aimer à n’en savoir que dire,
A n’avoir que toi d’horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir…
Aimer à perdre la raison.
Ah, c’est toujours toi que l’on blesse,
C’est toujours ton miroir brisé,
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse,
Toi qu’on laisse et qu’on reprends,
raînée dans la poussière des chemins…
Aimer à perdre la raison.
Aimer à perdre la raison,
Aimer, à n’en savoir que dire,
A n’avoir que toi d’horizon,
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir…
Aimer à perdre la raison.