Marcel Eissen, architecte strasbourgeois
Célèbre architecte français, Marcel Eissen a laissé son empreinte à Strasbourg comme le témoignent les trois hôtels particuliers (dont les n°13 et 15 Avenue de la Paix) qu’il a construits durant l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Retour sur le parcours de ce grand architecte strasbourgeois.
Marcel Eissen est un architecte très influent au temps de l’annexion. Il est connu pour avoir construit trois villas aux caractéristiques similaires.
Ces édifices sont de parfaits exemples de l’architecture du XIXe siècle où l’apparence est une priorité, à découvrir lors de votre séjour à Strasbourg.
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Qui est Marcel Eissen ?
L’architecte Marcel Eissen naît le 3 novembre 1848 à Strasbourg et décède dans la même ville le 9 juillet 1914.
Il est issu d’une ancienne famille de jardiniers de Strasbourg, très réputée depuis la fin du XVe siècle.
Son père est Edouard Frédéric Eissen (1805-1875), docteur en médecin communal. Ce dernier a aussi joué un rôle politique important en tant que préfet intérimaire du Bas-Rhin après la chute de la monarchie de juillet.
Concernant son parcours scolaire, entre 1860 et 1865, Marcel Eissen étudie au Gymnase protestant Jean Sturm.
Puis, entre octobre 1869 et juillet 1870, il occupe le poste de comptable et de dessinateur au sein de la Compagnie générale d’entreprise des chemins de fer économiques à Paris.
Entre 1876 et 1877, il devient surveillant des travaux du Génie et architecte à Bruxelles.
Entre mai 1879 et juillet 1880, il retourne à Paris et occupe un poste d’architecte-dessinateur au sein du cabinet de l’architecte parisien Alfred Coulomb.
C’est ensuite au début des années 1880 que l’architecte décide de s’installer définitivement à Strasbourg.
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Traité de Francfort en 1871 : un événement qui a beaucoup influencé l’architecte
Conséquence du Traité de Francfort en 1971 : la ville de Strasbourg, française au départ est devenue la capitale du Reichsland Elsass-Lothringen.
Ce changement a eu beaucoup d’influence sur l’architecte à tel point qu’il quitte Paris en 1870 pour Strasbourg et prend part à la défense de la ville.
Le 25 juillet 1870, Marcel Eissen est emprisonné et reste en détention à Rastatt pendant quelques mois.
Après avoir opté pour la nationalité française en 1872, l’architecte intègre le Service des incendies de la ville en 1873 puis entre dans la réserve active de l’armée française en 1874.
Lors de son parcours scolaire au Gymnase protestant, il rencontre l’historien Adolphe Seyboth. Il est resté très proche de lui jusqu’à sa mort.
Marcel Eissen l’a même choisi comme témoin lors de son premier mariage en 1882. Adolphe Seyboth lui demande à son tour de construire une maison en 1884.
Marcel Eissen, très attaché à la culture française et alsacienne
Plusieurs éléments démontrent l’attachement de Marcel Eissen à la culture française et alsacienne. On peut citer sa participation à plusieurs reprises à des événements importants au Musée alsacien.
L’architecte Théo Berst, en charge de la réhabilitation de l’édifice du 23 quai Saint-Nicolas en vue de créer un musée en 1907, décide de faire appel à Marcel Eissen pour renforcer et ancrer la façade.
Pour prouver son enracinement local, l’architecte intègre, la même année, la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace.
Cette dernière est chargée de recenser les bâtiments remarquables d’Alsace et d’acquérir des objets d’arts exposés au sous-sol du Palais Rohan.
Zoom sur les plus grandes œuvres de Marcel Eissen
Malgré ses nombreuses casquettes, l’activité principale de Marcel Eissen reste celle d’architecte. Pour la réalisation de ses œuvres, il aimait tout particulièrement le mariage, brique et pierre, devenu même sa signature.
Selon des recherches menées, l’architecte aurait construit près de 24 édifices, généralement dans la Neustadt et la Grande-Île.
Parmi ses œuvres principales, on compte trois hôtels particuliers :
- Le 13 avenue de la Paix
Il s’agit d’une maison à deux étages en brique et en pierre de taille. Construite en 1900, elle arbore un style néo-XVIIe siècle, typiquement français.
- Le 15 avenue de la Paix
C’est un hôtel particulier que Marcel Eissel a érigé en 1899. Il possède toutes les qualités de l’architecture Louis XVI comme l’attestent la sobriété de son ornementation, la symétrie et la finesse d’exécution de chaque détail.
Cette maison de style néo-Louis XVI se distingue par ses festons qui décorent les linteaux des fenêtres centrales du 1er étage et sa toiture mansardée.
Autre élément caractéristique de cette villa : sa porte cochère avec un arc en plein cintre sur la gauche. Et sur la droite, on retrouve le nom de l’architecte (dont Marcel Eissen) et la date de construction gravés sur une pierre.
- Le 10 rue Schweighaeuser
C’est une maison en brique et en pierre, caractérisée par son immense portail, son magnifique balcon au-dessus de l’entrée ainsi que la cartouche avec les initiales JGH du commanditaire.
Mais on en compte plein d’autres édifices construits par cet architecte comme le 43 rue du Maréchal Foch, la plus ancienne bâtisse en pierre de taille dont les détails les plus marquants sont le fronton sculpté et l’oriel d’angle.
Sans oublier la maison Seyboth au 32 boulevard du Président Poincaré.
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