Une mascotte automobile, parfois appelée mascotte de voiture, est un ornement de capot monté sur le bouchon de radiateur.
Si elle naît comme simple porte-bonheur, elle devient rapidement un véritable objet d’art, affichant l’identité du constructeur ou la personnalité du propriétaire.
1928. Dix ans après la fin de la Grande Guerre, les routes se peuplent de carrosses modernes, bardés de chrome et d’audace.
René Lalique, maître verrier de génie, crée Victoire, plus connue sous le nom de Spirit of the Wind.
Cette ancienne mascotte automobile représente une tête féminine profilée dont les ailes s’étirent en arrière, symbolisant la vitesse.
Réalisée en verre moulé pressé, elle incarne l’apogée des mascottes art déco.
Né en 1860, Lalique révolutionne la joaillerie avant de se consacrer au verre.
Dès 1906, il s’associe à l’automobile en créant le trophée de la Targa Florio. Entre 1925 et 1930, il produit 30 modèles de mascottes, toutes signées de son génie artistique.
Aujourd’hui, ses créations font partie des mascottes automobiles les plus célèbres, comme sa Victoire, sa Vitesse ou ses animaux stylisés.
Mais d’où vient cette idée d’orner les bouchons de radiateur ?
Avant la Première Guerre mondiale, conduire relevait de l’aventure. Les pionniers, superstitieux, fixaient des porte-bonheur sur leurs capots : statuettes, Saint-Christophe ou figurines animalières. Très vite, ces grigris deviennent de véritables œuvres, signées par les plus grands sculpteurs.
De 1905 à 1918, les mascottes s’inspirent de l’Art nouveau : formes naturalistes, allégories mythologiques.
Puis, entre 1919 et 1930, l’âge d’or : la production explose. On estime à plus de 7 000 le nombre de sujets créés dans le monde, dominés par le style Art déco.
Les femmes nues, les aigles, les panthères et les égyptiennes défilent sur les calandres, parfois vendues par Hermès, Cartier ou les Galeries Lafayette.
Outre Lalique, le gotha des mascottes compte François-Victor Bazin et sa cigogne pour Hispano-Suiza, Rembrandt Bugatti et son éléphant dressé pour la Bugatti Royale, ou encore Charles Sykes et son légendaire Spirit of Ecstasy pour Rolls-Royce.
Ces figures sont toujours convoitées dans les salles des ventes, où elles s’arrachent de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon leur rareté et leur état.
Une mascotte authentique se distingue par sa matière : bronze, argent, voire verre pour Lalique.
Les surmoulages en zamak, eux, trahissent une qualité moindre. Un conseil : mieux vaut faire expertiser son trésor avant de le laisser prendre la poussière au grenier !
L’estimation d’une mascotte automobile repose sur plusieurs critères :
Aujourd’hui, la cote aux enchères varie de 10 € pour une mascotte courante ou une reproduction, jusqu’à 17 500 € pour un éléphant Bugatti signé Valsuani.
Le prix de vente dépend donc fortement de l’authenticité et du prestige du modèle.
Attention tout de même aux nombreuses copies Lalique présente sur Internet, présentées à moins de 200€ dans des couleurs saturées jamais produites par le verrier.
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