L’une des plus belles perles au monde, la perle à chevrons, dit « rosetta »

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Symbole de prestige, témoin d’échanges lointains, la perle à chevrons est l'une des plus recherchées par les collectionneurs. Fabriquée dès 1495 à Venise, elle fut monnaie d’échange, talisman et insigne de noblesse en Afrique. Explorons ensemble l’histoire fascinante de cette perle millénaire, qui orne nos créations.

La perle de verre, nous en avons fait notre porte-drapeau de l’art verrier à travers nos bracelets de Murano.

C’est tout naturellement que le sujet nous intéresse.

Créateurs verrier, mais aussi « collectionneurs », nous achetons d’anciens stocks de perles à Murano pour leur redonner une seconde jeunesse dans notre atelier de taille en Lorraine.

À lire aussi : l’un des derniers créateurs de perles à Murano, Ercole Moretti.

Une perle vénitienne de collection, très appréciée en Afrique ?

C’est en 1495, dans les ateliers de Murano, que naissent les premières perles à chevron modernes.

On les appelle aussi rosetta beads, peut-être en hommage à la ville de Rosette, dans le delta du Nil.

Fabriquées avec une précision diabolique, ces perles en verre multicolore possèdent une forme étoilée caractéristique, formée par superposition de couches de verre moulées et étirées.

Mais ce qui intrigue, c’est qu’elles rencontrent un succès immédiat… en Afrique subsaharienne.

Dans les savanes du Cameroun central, ces perles deviennent vite des objets de pouvoir et talismans de protection : on les porte pour signifier un rang élevé, on les chérit pour leur rôle protecteur.

Comment expliquer une telle fascination ?

Une route du verre avant les Vénitiens ?

Certains historiens avancent une hypothèse qui remet tout en question : et si les Africains connaissaient déjà le chevron avant même les verriers de Murano ?

Le modèle de la perle à chevron pourrait bien avoir circulé dès le VIIe siècle, avec l’expansion de l’Islam, via les routes commerciales transsahariennes.

Parties d’Égypte et de Tripolitaine, ces routes mènent au Kanem, au Bornou, à Kano… autant de centres de pouvoir où le verre venu du nord aurait pu être adopté.

Les Haoussas, marchands actifs, auraient ensuite contribué à la diffusion vers le Cameroun, puis le Congo et le Gabon.

La perle, avant d’être vénitienne, serait donc… orientale ?

Complétez votre découverte : l’histoire du verre dans le monde.

La perle à chevrons, créée par une grande famille de verrier à Murano ?

Revenons tout de même à Venise.

Au XVe siècle, la Sérénissime est à son apogée commerciale.

Pour renforcer son monopole, elle réglemente sévèrement le savoir-faire verrier : entre 1490 et 1540, quitter Murano avec ses secrets, c’est risquer la peine de mort.

Dans ce contexte, Marietta Barovier, fille d’Angelo Barovier (père du cristal vénitien), crée une perle exceptionnelle. Elle la baptise Rosetta. Et le succès est immédiat.

Cette perle à chevrons devient rapidement une arme économique redoutable.

Dans les cales des navires, elle voyage vers les Amériques (où elle aurait servi à “acheter” Manhattan !) et vers l’Afrique, où les notables la convoitent autant qu’un sceptre royal.

Vous souhaitez en savoir plus sur le verre de Murano, alors lisez ce guide !

Utilisée comme monnaie d'échange lors de la conquête du Nouveau Monde

Comme nous l’évoquions dans notre article dédié à l’histoire des perles de troc, cette dernière a joué un grand rôle dans l’expansion coloniale.

Christophe Colomb l’aurait offerte aux indiens dès ses premiers voyages vers le Nouveau Monde.

Une légende raconte même qu’elle aurait servi de monnaie afin d’acheter l’île de Manhattan aux Indiens.

Cette perle, fabriquée à Murano, mais aussi en Bohème, fut utilisée comme monnaie d’échange jusqu’au XXe siècle.

À lire aussi : 3 musées à découvrir à Venise.

Une perle échangée en Afrique, introduite par les Hollandais

Très appréciée par les rois d’Afrique, cette perle avait une grande valeur perçue, signe de puissance et de richesse.

Ce sont les Hollandais, qui dès le XVe siècle, l’ont introduit sur ce continent.

Les plus anciennes perles comportent sept couches différentes.

Pour en savoir plus sur les perles de troc, nous vous invitons à vous procurer l’ouvrage de référence : perles de troc, African trade beads, de Márcia de Castro et Guy Maurette.

À lire aussi : que faire à Venise, le guide.

Une fabrication des plus complexe

Concrètement, comment fabrique-t-on un chevron ?

Une première couche blanche est soufflée.

On la moule dans un moule à douze facettes saillantes.

On la plonge dans un second bain coloré, puis de nouveau moulée.

On répète ce processus jusqu’à 6 couches, parfois 8.

La perle est ensuite étirée sur 1,80 mètre, puis découpée.

Les extrémités sont meulées, révélant le motif étoilé typique.

Chaque couche est une étape critique : trop de chaleur, et les chevrons se déforment ; trop peu, et l’adhérence échoue. Les anciens maîtres verriers maîtrisaient cet équilibre subtil avec une précision aujourd’hui presque perdue.

Un succès mondial, puis un lent déclin

Au XVIIe siècle, les chevrons atteignent leur apogée.

Ils circulent de l’Afrique de l’Ouest aux Caraïbes, en passant par les colonies américaines.

L’Allemagne, les Pays-Bas, puis la Bohème adoptent et copient la technique. Le marché est florissant.

Mais au XIXe siècle, la colonisation change la donne.

L’économie africaine se monétarise, les perles perdent leur rôle d’échange.

Vers 1900, leur production s’effondre. Seuls quelques ateliers allemands et tchèques poursuivent timidement la fabrication.

Années 80 : le retour du roi

Dans les années 1980, les chevrons font leur grand retour, portés par des collectionneurs, des ethnologues, et quelques passionnés du verre.

Les nouvelles perles se distinguent par leur cœur d’un blanc porcelaine. Les anciennes, elles, ont ce cœur gris-vert, porteur des marques du temps, des fils passés, des vies traversées.

Chez les femmes maures ou celles du fleuve Sénégal, ces perles géantes (appelées Issafall) sont portées en pendentif, comme un rappel discret des fastes d’autrefois.

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