Monnaies grecques antiques, 4 pièces à connaître
Retour dans la Grèce Antique pour découvrir les plus anciennes monnaies du monde. De la drachme et ses multiples au chalque, en passant par l’obole et le statère, embarquez dans un voyage dans le temps à travers cette sélection des mythiques pièces grecques.
Comme les Romains avec leurs monnaies romaines, les Grecques furent les prochains à s’intéresser à la technique de la frappe monétaire vers la fin du VIIe siècle.
Témoin de la diversité de la civilisation grecque, ces pièces de monnaie retracent plusieurs milliers d’années d’histoire.
À commencer par celle des premières pièces de monnaie frappées par les Lydiens vers le VIIe siècle avant Jésus-Christ.
Ne manquez aucun détail de cette innovation qui marquera à jamais l’apparition et l’évolution de l’argent.
À lire également : L’histoire de la monnaie, l’évolution du troc au métal précieux.
Retour à la naissance de la monnaie grecque
L’histoire de la monnaie grecque est directement rattachée à l’apparition des premières monnaies frappées dans le monde.
Les premières monnaies frappées (et signées) du territoire occidental auraient été inventées dans les cités d’Asie Mineure, l’actuelle Turquie, vers le courant du VIIe siècle avant Jésus-Christ.
Les documents historiques racontent que les Lydiens ont été les premiers à frapper les monnaies baptisées « créséides », en hommage à leur roi Crésus.
Pour créer les monnaies antiques, il aurait demandé à ce que les habitants de Lydie prennent de l’or de la rivière turc, le dénommé Pactole.
D’où l’origine des expressions courantes « riche comme Crésus » et « toucher le pactole ».
Si cette invention des plus anciennes monnaies en Lydie est encore source de débat chez les historiens, la technique a été rapidement adoptée dans la Grèce continentale, du nord au centre du pays jusqu’à l’île de Siphnos.
Quatre périodes résument l’histoire et les styles des monnaies de type grec.
La période archaïque, de l’an 600 à 480 avant Jésus-Christ
Les Grecs, eux-mêmes, affirment que les monnaies frappées ont été découvertes par les Lydiens vers la fin du VIIe siècle avant Jésus-Christ.
Faites en électrum, les toutes premières monnaies grecques archaïques se composaient d’un alliage d’argent et d’or. Des métaux précieux célèbrent pour leur éclat, leur caractère inaltérable et plus encore.
Comme la composition de l’électrum avait tendance à trop varier d’une pièce à l’autre, les monnayeurs ont été amenés à l’abandonner pour laisser la place au métal tels que l’or, l’argent et le bronze.
Pour fabriquer la monnaie frappée, le métal était chauffé avant de prendre place dans un moule dit coin et frappé à l’aide d’un marteau.
À l’origine, les pièces de monnaie en or et en argent arboraient à son droit, une tête de taureau et une tête de lion qui se plaçait l’une en face de l’autre. Au revers, deux carrés creux accolés entre eux étaient mis en valeur.
Cette monnaie grecque a hérité du nom de son ancêtre « créséides » avant que la drachme et ses multiples deviennent l’unité de mesure officielle des Grecs.
L’obole et le chalque feront également leur apparition. Mais, nous y reviendrons plus tard.
Petit à petit, les différentes cités grecques ont commencé à frapper leur propre monnaie avec leur animal comme symbole.
Pour Athènes, la monnaie était à l’effigie d’un hibou, d’une tortue pour l’Égine, d’une Pégase en Corinthe, d’un phoque en Phocée…
Très vite, l’idée de concevoir la plus belle monnaie dont l’utilisation s’étendra au-delà des frontières animera les monnayeurs venus de toute la Grèce.
Une concurrence grandement influencée par le relief montagneux de la Grèce et la mer tout autour.
Morcelé en plusieurs cités-États, toutes isolées les unes des autres, avec la mer propice au développement économique, culturel et commercial, la Grèce donnera naissance à des pièces de monnaie dites « monnaies autonomes ».
L’époque classique, de l’an 480 à 330 avant Jésus-Christ
En Grèce, la période classique va de l’an 480 avant Jésus-Christ à la fin du règne du roi Alexandre le Grand vers 330 avant Jésus-Christ.
Comparés à la période archaïque, le savoir-faire et les techniques de production des monnaies grecques se sont améliorés.
Frappées avec une grande créativité et ingéniosité, les pièces de monnaie en or et en argent dominaient peu à peu le marché.
Les dessins imprimés sur les avers et revers de chaque pièce se faisaient de plus en plus nombreux avec une surprenante représentation les figures emblématiques de l’histoire de la Grèce.
Ce fut notamment le cas des divinités tutélaires des cités et des légendaires héros grecs.
Les inscriptions sur les monnaies devenaient également une pratique courante à l’époque.
L’époque hellénistique des années 330 à 100 avant Jésus-Christ
L’an 330 à 100 avant Jésus-Christ marque la période hellénistique durant laquelle la tradition grecque s’est fait connaître un peu partout dans le monde.
Avec Philippe II et son fils Alexandre le Grand à la tête du royaume, la circulation des monnaies créées par les diverses colonies grecques a été simplifiée.
L’objectif des Grecs à cette période était de rendre les représentations sur leur monnaie plus attrayantes et évolutives.
La priorité était désormais aux portraits et noms des souverains Grecs frappée sur les monnaies.
Le plus souvent, les représentations étaient des divinités.
Les signatures des ateliers de production de la monnaie grecque venaient couronner le tout.
Après la disparition d’Alexandre le Grand, les successeurs au trône ont continué à produire les monnaies frappées dites « alexandres » (représentant Alexandre le Grand) et des « philippes », la monnaie de son vénéré père.
La période romaine à partir du IIe siècle avant Jésus-Christ
L’époque romaine se traduit par la période de la domination de Rome sur les cités grecques, au IIe siècle avant Jésus-Christ.
Alors que les Grecques continuaient à produire leur monnaie dite monnaie Provinçiales Grecques jusqu’au IIIe siècle, les Romains ont commencé à envahir leur territoire.
En plus d’occuper le sol grec, ils y ont introduit leur propre monnaie, notamment le denier.
Une situation qui n’a pas directement impacté le système monétaire des terres conquises puisque certains souverains ont continué à utiliser le portrait d’Alexandre le Grand pour prouver leur puissance.
Peu à peu, les alexandres ont entièrement disparu et les dernières monnaies frappées par les Grecs remontent au règne de l’empereur romain Gallien.
À lire aussi : monnaies romaines, 4 pièces à connaître.
Les noms des monnaies grecques et leur utilisations
Nombreuses sont les pièces ayant façonné l’histoire et le développement du système monétaire grec, dont :
1) La Drachme et ses représentations reprises sur l'euro grec d'aujourd'hui
La drachme en argent d’Égine s’est imposée comme la pièce de monnaie frappée incontournable des échanges commerciaux en Grèce.
Ce fut la monnaie mythique de l’époque, la plus importante de toutes celles qui circulaient au sein du territoire grec.
D’après les recherches archéologiques, cette monnaie serait apparue vers l’an 550 avant Jésus-Christ, en Asie Mineure (en Lydie).
Terme issu du grec « drax » signifiant « main pleine », cette monnaie est rapidement devenue le principal moyen de paiement des biens et services dans toute la Grèce continentale.
Elle fut nommée ainsi vu qu’elle correspondait à six pièces d’oboles, la totalité des pièces que l’on pouvait tenir dans une main.
La drachme antique des Grecs était fabriquée et frappée en argent, bien que des pièces en bronze sont apparues pas plus tard qu’au IVe siècle avant Jésus-Christ.
La drachme en or, quant à elle, était une pièce assez rare.
Aussi utilisée comme unité de compte, la drachme avait des multiples tels que :
- La didrachme valant deux drachmes ;
- La tétradrachme (aussi appelé statère) correspondant à quatre drachmes ;
- Et la décadrachme utilisée pour qualifier dix drachmes.
La drachme se distingue également des autres monnaies du même genre par la mention spéciale qui lui a été dédiée dans la mythologique Grecque, dans le Nouveau Testament et aussi dans le Coran.
Nous pouvons lire dans l’évangile de Saint-Luc le passage mentionnant la parabole de la drachme perdue qui s’est révélée être une source d’inspiration pour plusieurs artistes dans le monde de l’art.
La drachme athénienne illustrant le portrait de la déesse Athéna sur son avers et l’animal chouette posé sur une branche d’olivier sur son revers est également une pièce à distinguer parmi la large collection de monnaie grecque.
Symboles de sagesse, ces représentations ont d’ailleurs été reprises sur la pièce d’un euro grec de nos jours pour honorer la fabuleuse histoire du pays, ses vécus et son statut de première pièce mondiale utilisée sur le sol européen.
2) La tétradrachme : le statère d'argent ou statère d'or
Après la drachme, la tétradrachme est devenue la monnaie la plus utilisée par les Grecs.
D’abord à l’effigie d’Alexandre le Grand, l’image de la déesse Athéna, de Zeus et d’Héraclès se sont par la suite ajoutée sur la pièce.
Aussi appelée Statère, la tétradrachme s’est hissée au rang de monnaie emblématique quand la cité d’Athènes est devenue une puissance en Grèce.
Faite d’argent, à l’effigie d’une chouette, la tétradrachme athénienne comptait parmi les pièces qui circulaient le plus dans le commerce à l’époque classique grecque.
Le statère d’or était aussi une véritable référence dans le monnayage antique.
Surnommée « monnaie commune », cette petite pièce était au summum de son succès à l’arrivée de Philippe II de Macédoine et de son fils Alexandre le Grand à la tête du royaume.
Ces derniers l’ont introduit comme étant une référence dans le système monétaire grec.
En termes de valeur, une tétradrachme ou statère d’argent correspond à quatre drachmes et un statère d’or vaut deux drachmes, soit vingt drachmes en argent.
3) L’Obole, une monnaie en argent, puis en bronze
Après le statère, place à l’obole qui constituait une unité monétaire à part entière durant la Grèce antique avant de parcourir l’Europe au Moyen Âge.
D’abord frappée en argent, puis en bronze à partir de la période hellénistique, cette monnaie frappée antique correspondant à un sixième de drachme.
Dans le système monétaire athénien, l’obole que les Grecs utilisaient autrefois faisait environ 0,72 g.
4) Le Chalque
Le chalque est l’autre monnaie traditionnelle connue pour être la plus petite division en vigueur du système monétaire de la Grèce antique.
Faite de bronze, sa circulation a commencé à devenir importante vers la fin de la période hellénistique.
Réduite par rapport aux autres monnaies grecques, sa valeur était estimée à un huitième d’obole dans l’étalon monétaire attique, la région historique de Grèce.
Dans l’étalon monétaire éginétique, le chalque valait un douzième d’obole.
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