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Histoire de la monnaie, l’évolution du troc au métal précieux

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Utilisé pour payer les gages aux travailleurs, découvrez l'invention de la première monnaie et sa fonction au fil des années. Incontournable du quotidien et poumon de l’activité économique d’un pays, la première monnaie apparue il y a environ 3 000 ans avant notre époque aurait été le « grain-d’orge ».

Aujourd’hui présentée sous la forme d’une pièce de monnaie en métal, de support papier, voire de carte bancaire, la monnaie puise ses origines dans la préhistoire.

Son histoire ne date pas d’hier, même si nous ne pouvons pas situer avec exactitude son apparition dans le monde, nous savons qu’elle a débuté avec le troc des objets matériels donnés aux ouvriers, employés et travailleurs agricoles en échange de leur service ou de biens/marchandises.

Le coquillage Cauri, ainsi que la perle en verre, furent des monnaies d’échange.

Embarquez dans la découverte des origines, fonctions et évolution au fil des époques.

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Retour sur la naissance des divers types de monnaies d'échange : du troc à la création de monnaie métallique

Auparavant, l’acquisition de biens et de marchandises se faisait exclusivement par troc d’objets pratiques et symboliques.

L’économiste et philosophe originaire d’Écosse du nom d’Adam Smith, très attentif au développement de la division du travail dans la société, trouvait que la monnaie était un détail sur lequel le monde devait s’attarder.

À cette époque, elle était définie par la théorie du troc primitif attestée par la grande révolution néolithique et l’avènement des opérations de troc qui facilitaient largement les changes économiques.

Les origines de la monnaie comme moyen de paiement riment ainsi avec les échanges sociaux et les rites courants à cette période de l’histoire.

Depuis la préhistoire, il était notamment possible de compter, épargner, troquer des objets avec différentes matières.

Dans la liste des premières formes de monnaie ou moyen de paiement utilisé se trouvent :

  • Les matières naturelles à l’instar de la pierre, des pierres précieuses, des mini lingots de métal et du sel. Ce dernier servait plus principalement de récompense aux légionnaires romains, c’est de là que vient le terme « salaire » ;
  • Les produits agricoles, les produits d’élevage et les produits de cueillette tels que le grain de blé, le bétail, le grain de cacao, les feuilles de tabac, les peaux de bête et autre ;
  • Les produits issus de l’artisanat comme la verroterie, les couteaux, les haches en métal, le métrage de tissu, le fer martelé, les fusils, l’alcool, les coquillages, les perles à l’instar des perles en verre de Murano, etc.
  • Et enfin les êtres humains plus connus sous l’appellation « esclavage ».

Utilisation des monnaies primitives depuis le Ve siècle : définition, valeur... 

Nous sommes au Ve siècle quand l’Inde et tous les pays du Pacifique ont officialisé l’utilisation des monnaies primitives.

Les coquillages à l’image du cauri servaient notamment de monnaie d’échange comme il a été constaté vers le début du XIVe siècle aux Maldives.

C’est à cette époque et dans cette partie du monde que les commerçants arabes ont acheminé les coquillages pour qu’ils rejoignent la côte est du continent africain.

Ils passaient par la suite par le Soudan avant d’arriver en Guinée, en Mauritaine jusqu’aux fameux Berbères de l’Atlas.

Le Cauri, la première monnaie des Indiens, des Africains et de différents pays de l’océan Pacifique

Ce fut le cas jusqu’au XIXe siècle où les « valeurs-kauri » se répandent partout en Afrique de l’Est, surtout à Zanzibar et en Éthiopie.

En 1870, les gouvernements coloniaux d’Occident ont interdit l’utilisation des « valeurs-kauris » en guise de monnaie.

Une décision que les autochtones n’ont pas respectée puisqu’ils continuaient à s’en servir comme « menue monnaie ».

Il a fallu attendre les années 1955 pour que les « valeurs-kauri » perdent de leur valeur et plongent complètement dans les oubliettes.

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Par H. Zell — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20240176

La fève de cacao, l’ancienne monnaie des Aztèques

Aux abords du XIVe siècle, les Aztèques ont adopté un moyen d’échange assez particulier : la fève de cacao.

Elle se répandait partout dans la Méso-Amérique.

À titre informatif, un esclave valait près de 100 fèves, les services d’une courtisane 80 fèves, 10 fèves pour un lapin et 3 à 4 fèves l’aumône offerte à un mendiant.

Vers la disparition des monnaies primitives et l’avènement des pièces en métal

L’utilisation des monnaies primitives comme moyen de paiement continua jusqu’au XXe siècle.

Dans certaines régions d’Afrique, les coquillages ainsi que les manilles (un bracelet en métal constitué d’un alliage de cuivre forgé) comme monnaies d’échange étaient encore très courants.

Même cas pour le sel au Tibet et les cauris en Inde, en Afrique, voire en Chine.

À ce même moment, d’autres formes de troc et échange de marchandise ont fait leur apparition dans le monde.

Ce fut à des périodes d’importants conflits militaires, sources de pénuries d’espèces en métal, de désordre et d’extrême pauvreté.

En Kabylie, région historique installée au nord de l’Algérie, une pauvreté venue frapper les habitants entre le XIVe et le XIXe siècle a également fait que l’argent est devenu une priorité pour tous.

La monnaie utilisée fut le Réal (aussi appelé « la pièce de huit ou piastre espagnole) et le doro. Tous deux étaient des pièces en argent.

En revanche, pour les petites transactions privées, la tradition de l’utilisation des fèves de haricots kabyles était maintenue.

Le plus riche du village était celui qui disposait du plus grand nombre de terres pour y planter ces graines de haricots.

L’utilisation d’objets particuliers (tel que le coquillage) pour estimer le prix marque ainsi le passage d’une économie de troc à une économie de marché.

La forme de monnaie traditionnelle utilisée comme telle fut l’électrum que le roi de Lydie « Gygès » avait créé en 687 avant Jésus-Christ.

L’électrum était une pièce obtenue par l’alliage naturel de l’or et de l’argent venant des filons locaux, de la rivière « Pactole ».

La pièce en électrum avait pour qualité : un poids invariable, une similarité au niveau de la forme et un signe justifiant leur étalonnage.

La création de cette pièce a été reconnue comme étant le début de l’utilisation de la monnaie métallique dans le monde.

Son développement s’est d’ailleurs fait en parallèle de celui des grands territoires politiquement réunis à l’instar de l’Empire romain et la Chine Qin.

À lire aussi : naissance de la monnaie antique, première pièce frappée en métal.

Les premières monnaies frappées

La technique de frappe au marteau de la monnaie faisait désormais le tour du monde, de Rome en Grèce, en passant par la Chine.

En Chine, la première monnaie frappée officielle fut la sapèque.

Réalisée avec du cuivre ou du bronze, cette pièce se distinguait par sa forme ronde trouée en son centre.

Ce trou carré en leur centre permettait d’enfiler les pièces entre elles pour faciliter leur circulation à travers les pays voisins.

En Grèce, les méthodes de frappe des monnaies instaurées par les Lydiens ont inspiré la création de leur propre monnaie.

Dès le Ve siècle, les Grecs avaient à cœur de mettre leur première monnaie frappée sur le marché avec une valeur plus importante que celle de la monnaie des Lydiens.

La première pièce de monnaie frappée grecque fut la pièce athénienne représentant une chouette sur l’une de ses faces.

Pourquoi une chouette ? Pour rendre hommage à la ville d’Athènes à la tête de la ligue de Délos à cette période de l’histoire.

Son utilisation perdurera jusqu’à la fin du Ve siècle où elle sera remplacée par la drachme et le statère.

Chez les Romains, les premières monnaies métalliques étaient de petits lingots de bronze (aes ou as) représentant un bœuf ou un autre signe.

Après les Grecs, ils étaient les prochains à s’approprier les techniques de fabrication des monnaies frappées des Lydiens.

Au IIe siècle avant Jésus-Christ, les Romains ont envahi les terrains grecs pour y démontrer leur puissance et leur monnaie baptisée « le denier ».

Histoire de la monnaie

Une domination romaine qui ne prendra pas effet dans l’immédiat puisque la monnaie grecque et la monnaie romaine se sont encore partagé le marché pendant environ 100 ans.

Aussi appelé « denarius ou pièce de dix as », le denier était une pièce de monnaie frappée en argent qui constituait le fondement même du système monétaire romain.

Il est apparu au moment de la dépréciation de l’as influé par les guerres puniques ou guerres romano carthaginoise.

En termes de valeur, un denier correspondait à 10 as.

Les prémices des unités de compte dans le monde

On n’en parle pas souvent et pourtant, les origines des unités de compte sont aussi intéressantes que celles de la monnaie.

Apparue quasiment à la même période que la monnaie, l’unité de compte a été instaurée il y a 2 500 ans avant notre ère. Elle est souvent obtenue des unités de poids.

  • En Mésopotamie, elle a été représentée par le mine, l’unité de masse durant la Grèce Antique ;
  • Dans l’Égypte des Pharaons, le deben ou le sénious incarnait l’unité de compte ;
  • En Chine, les coquilles kauris ou cauris ;
  • Et chez les Aztèques, le Quachtli qui équivaut à 100 cabosses de cacao ou à une pièce de coton.  

Qui est l'inventeur de la monnaie ? Quelle est l'origine de la monnaie ? Apparition des premières pièces de monnaie sur le marché

Dans une quête de simplification, la valeur des métaux prend place.

Leur côté incorruptible, durable, homogène, et rare en faisait l’unanimité auprès des hommes.

Si l’utilisation de l’argent et de l’or en guise de moyen d’échange remonte à il y a 4 000 ans avant J.-C., l’invention des toutes premières ou de l’une des premières pièces métalliques sur le sol occidental ne date que du VIIe siècle avant Jésus-Christ.

Elle fut particulièrement l’œuvre des Grecs originaires d’Asie Mineure, d’Anatolie.

Vers l’an 600, des bases de fondation ont effectivement été mises en place sous le temple d’Artémis à Éphèse pour créer une variété de formes pré-monétaires avant de créer les vraies monnaies.

Il s’agissait plus clairement de masses de métal non frappées de taille uniforme. Chez d’autres pièces, on observait des frappes d’une part et des gravures d’une autre part.

Pour les véritables pièces, le métal était frappé sur les deux côtés à l’effigie d’un lion.

Ce qui nous amène à dire que l’idée de frapper les pièces en métaux précieux est apparue à proximité de la mer Égée vers les années 650 avant J.-C.

Il a été dit que la monnaie telle que nous la connaissons aujourd’hui est l’invention du roi de Lydie.

En 687 avant J.-C., ce dernier aurait remplacé les lingots d’or avec des morceaux d’électrum avec un poids variable, la même forme et la même marque attestant leur étalonnage.

Une désacralisation de l’or et une diffusion sous la forme de pièce que le monde a très vite acceptée. En particulier les Dieux et le temple.

Dans l’histoire, le célèbre philosophe Aristote attribue cependant les mérites de la création des pièces de monnaie en métal à la princesse Hermodiké, l’épouse du roi Midas.

À leur tour, les Perses achéménides qui régnaient sur Babylone ont frappé leur monnaie.

Une technique qui reposait sur le bi-métallisme, avec une monnaie d’or égale à 13 demi-monnaies d’argent

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Par 22mil — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37525331

Une évolution légendaire, vers l’internationalisation de la monnaie à travers les âges

La monnaie métallique s’est fermement imposée face à la monnaie grecque partout dans l’univers antique.

Et ce, malgré les résistances comme la contestation de Sparte qui démontrait son mépris pour la pièce de monnaie.

Il en est de même pour les Phéniciens, le peuple de négociants, qui ont longuement attendu pour adopter le système.

Plus tard, la monnaie deviendra un élément clé de la vie tant économique que politique des différents empires qui se succéderont.

De Grèce à Rome, en passant par la Méditerranée à la Chine, le système monétaire aura raison du monde et sera adopté par tous.  

Victime de son succès, la monnaie métallique devra faire de la place pour une monnaie de second niveau : la monnaie papier.

Aussi simple à manipuler que celle en métal, l’idée de créer une monnaie en papier est apparue en Chine vers le XIe siècle.

En ce temps-là, elle faisait juste référence à une dette ou crédit payable à vue avec un métal ou des biens d’une certaine valeur.

En d’autres termes, elles servaient de dépôt de garantie précieusement conservée dans les tiroirs.

Cette lettre de change anodine s’était alors répandue durant le temps des marchands de la Péninsule italienne du XIIe siècle.

Aux yeux des républiques telles que Sienne, Gênes, Florence et Venise, elle était la première étape vers la substitution de la monnaie en métal à la monnaie en papier.

Sa première apparition n’a été attestée que durant la dynastie Song, en Chine.

Devant la pénurie de la monnaie métallique, les complications au niveau du transport et des difficultés de l’utilisation des monnaies en bronze, la décision de créer de la monnaie en papier fut inévitable.

L’or ainsi que l’argent, eux, ont été uniquement réservés aux commerces et échanges de marchandises avec les étrangers.   

Le Thaler, la première monnaie devenue internationale à l’origine du Dollar

Créé en 1750 par l’impératrice Marie Thérèse de Habsbourg, le Thaler s’impose comme étant la toute première monnaie à s’étendre au niveau international.

Conçue en argent à l’effigie même de cette dernière, cette monnaie frappée en Autriche était une manière de renouer avec le succès indiscutable du Reichsthaler élu unité de compte de l’Empire en 1566.

Un événement mondial qui s’est tenu dans la ville de Leipzig, sous l’influence de l’empereur Charles Quint.

Il n’a pas fallu longtemps pour que cette monnaie soit adoptée par les colonies anglaises et espagnoles du continent américain, jusqu’en Afrique orientale.

À la mort de la souveraine, dans les années 1780, la monnaie sera toujours frappée avec cette date et sera exportée un peu partout dans le monde.

Mais, c’était sans compter les deux monnaies venues concurrencées le reichsthaler.

Le monde avait en effet fait la connaissance de deux autres monnaies très prisées dans les échanges avec les colonies symboles de deux importants empires maritimes.

À savoir :

  • La pièce de 8 réaux espagnole, aussi appelée la pièce de huit ;
  • Et la rixdale d’origine néerlandaise que l’on retrouvait partout depuis le début du XVIIe siècle avant d’entrer en concurrence avec les monnaies britanniques.

En 1775, trois différentes pièces étaient observées sur le territoire des colonies d’Amérique.

C’est alors que le dollar continental a été créé, inspiré de la pièce de huit d’Espagne.

Par opposition au terme Pound (la Livre des Anglais), le terme dollar sera présenté aux colons révoltés devant l’imminent conflit avec les Britanniques.

Le Dollar, encore utilisé de nos jours, n’est d’ailleurs autre que la déformation du nom de la monnaie Thaler.

Le billet de banque en Euro, pour sa part, n’a été introduit dans les commerces internationnaux que plus tard, le 1er janvier 1999 à minuit tapant.

La circulation de cette toute nouvelle monnaie sur le marché a été officialisée lorsque les monnaies nationales des pays membres de l’Union européenne ont totalement cessé d’exister pour ne devenir que des subdivisions de la monnaie européenne.

Ils étaient au nombre de 11, dont la France, Belgique, Irlande, Luxembourg, Autriche, Pays-Bas, Finlande, Espagne, Belgique, Italie et Allemagne.

Le 1er janvier 2001, la Grèce ainsi que le Portugal ont également rejoint la zone euro, suivi de près par la Slovénie le 1er janvier 2007, puis la Slovaquie le 1er janvier 2009 et le 1er janvier 2011 par l’Estonie.

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