Michel-Auguste Colle, artiste bachamois aux multiples facettes

Lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, les Cristalleries de Nancy veulent se démarquer des autres.

Pour cette occasion, Jules Alexis Bayet fait alors appel à Michel Colle en raison de sa maîtrise exceptionnelle des techniques de décoration du verre afin qu’il intègre l’équipe d’Auguste Houillon.

Le peintre joue le rôle d’intervenant et perçoit de la part des Cristalleries de Nancy une indemnité de 300 francs par mois en échange de sa collaboration.

La collaboration fut un tel succès que les Cristalleries de Nancy remportent le Grand Prix et Michel Colle une médaille d’argent lors de l’exposition de 1925.

En 1927, le jury de l’Exposition Nationale de l’Hôtellerie et du Tourisme de Nancy décerne également à l’artiste français une deuxième médaille d’argent toujours pour sa collaboration avec les Cristalleries de Nancy.

Comme de nombreux artistes, Michel Colle a pour habitude de signer ses œuvres pour attester de leur authenticité.

Certains de ses dessins comportent par exemple la signature de « Michel Colle Nancy ».

On pouvait aussi voir marquer sur des pièces éditées en séries limitées par des pseudonymes la signature de Michel Colle comme « N.S Clause », « Mr Clause » ou encore « Guérycolas ».

Mais à la suite de l‘exposition de 1925, Jules Bayet demande à Michel de souscrire à un contrat d’exclusivité marquant la fin de la signature du peintre sur les pièces. Seul le sigle des Cristalleries y sera tamponné.

En contrepartie, son indemnité de départ est revue à la hausse et passe à 500 francs par mois.

Suite à cela, il est devenu difficile de reconnaître les œuvres réalisées par Michel Colle.

Toutefois, des notes manuscrites laissées sur un catalogue des Cristalleries de Nancy de 1928 ont permis de lui attribuer certain nombre de pièces, dont deux œuvres qui sont restées sa propriété et achetés par l’Etat lors d’une exposition à la Galerie Georges Petit à Paris en 1928.

La même année, certaines œuvres appartenant exclusivement à la famille Colle, dessinées par Michel, sont marquées d’une double signature : le sigle des Cristalleries d’une part et de l’autre la signature « Michel Colle 1925 » ou « Michel Colle 1926 » gravée à la pointe grossièrement.

Des pièces qui n’auraient pas pu être vendues sous cette double signature durant l’activité des Cristalleries de Nancy. Alors, deux hypothèses s’en dégagent :

• Soit Auguste Colle aurait fait l’acquisition d’un stock pour son usage personnel lors de la faillite des Cristalleries de Nancy. Cette hypothèse serait confirmée par des annotations de la main du peintre sur le catalogue de 1928 indiquant l’augmentation de 55% du prix de vente des Cristalleries.
• Soit Michel Colle aurait conservé un exemplaire de ces pièces dans sa maison lors de leur conception. Cette seconde hypothèse s’avère la plus probable, accréditée par les dates de 1925 et 1926 gavées sur ces dites œuvres.