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Naissance de la monnaie frappée : les premières devises antiques et leur rôle

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Fonction d’échange, d’estimation de valeur, de pouvoir et de puissance, la monnaie frappée est l'une des plus importantes inventions de l’humanité depuis l’Antiquité. De la Lydie à Rome, en passant par la Grèce et l'Egypte, devenez incollable sur la création des anciennes pièces de monnaies qui relatent plusieurs siècles d'histoire.

Après notre récit sur l’histoire de la monnaie, concentrons-nous sur la création de la première monnaie frappée au monde.

Auparavant, le troc constituait l’unique moyen de paiement d’un bien ou d’un service d’autrui. Par son biais, l’éleveur cédait son bétail en échange des équipements conçus par le ferronnier ou autre.

Considéré comme difficile à réaliser, voire souvent impossible, notamment lorsque l’interlocuteur n’est pas intéressé par les biens à échanger, le troc s’est progressivement effacé au profit de l’utilisation de la monnaie.

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Quelle était la première monnaie frappée ? L’histoire captivante de la naissance de la monnaie frappée

La technique de frappe au marteau évoque l’histoire pluriséculaire des pièces de monnaie à travers le monde.

Retour sur cette technique manuelle utilisée pour réaliser les monnaies Grecques et Roamines, et ce, jusqu’à l’apparition des procédés mécaniques aux abords de la Renaissance et vers le XVIIe siècle.

Les premières pièces de monnaie frappées en Occident

Les toutes premières monnaies retrouvées en Occident puisent leur origine en Asie Mineure.

Au VIIe siècle avant Jésus-Christ, les Lydiens, ancêtres des Turcs actuels, sont crédités de la création des premières monnaies frappées.

Une pratique favorable chez eux grâce au fleuve Pactole riche en métaux qui coulait à proximité de leur terre.

Les pièces en question étaient faites d’alliage naturel d’or et d’argent dit « électrum ».

Elles se distinguaient par le sceau du roi de Lydie qu’elles représentaient, dont le portrait du légendaire Crésus vers le VIe siècle.

La monnaie s’appelait créséides.

Les premières monnaies frappées en Chine, la sapèque

Peu à peu, les petites pièces métalliques ont fait le tour du monde.

En Chine, entre l’an 1000 et 800 avant Jésus-Christ, des miniatures d’outils telles que la monnaie-couteau et les pièces rondes dotées de trou en leur centre ont également fait leur apparition.

Les Anglais les appelleront « cash ».

La sapèque (方孔錢) fut la première monnaie officielle chinoise et indochinoise. Elle trouve ses origines dans la standardisation de la monnaie en Chine, pendant la dynastie Qin de l’an -221 à -206.

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Par Donald Trung Quoc Don (Chữ Hán: 徵國單) - Wikimedia Commons — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=62654687

En vigueur jusqu’au début du XXe siècle, cette monnaie traditionnelle chinoise présentait une valeur réduite comparée aux autres monnaies qui circulaient dans les quatre coins du monde.

Elle se distingue par sa composition en cuivre ou en bronze, sa forme ronde dotée d’un trou carré en son centre.

Grâce à ce dernier, il était possible d’enfiler les pièces sur une barre carrée permettant de les faire tourner et de les ébarber.

Cette forme particulière de la sapèque chinoise serait également associée à la cosmologie chinoise. La rondeur des pièces renverrait à la forme du ciel et le trou central carré à celle de la terre.

Aussi, ce trou au centre des pièces était une façon de simplifier le transport des sapèques qui étaient assemblées sur les cordelettes pour former ce que l’on appelle « les enfilades ou ligatures ».

En savoir plus sur la dynastie Qing.

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Les pièces de monnaie frappées dans la Grèce Antique

La gloire du royaume de Lydie a atteint son apogée lorsque son riche roi fut destitué, mais sa pratique des monnaies frappées a perduré et a été adoptée par les régions voisines.

En effet, dès le Ve siècle, les cités grecques se sont approprié leur technique pour fabriquer leur propre pièce de monnaie.

Selon les dires de l’historien expert des cités grecques, les habitants de la Grèce ont mis en place une monnaie frappée avec une utilisation différente et bien plus importante que celle des Lydiens.

Ils avaient pour idée d’élever la monnaie frappée au rang de premier système monétaire de toute l’histoire, au titre de moyen universel de valorisation et de paiement.

Une adoption surtout motivée par le développement démesuré du commerce inter-cités, inter-Etats, en plus du profit qu’ils en tiraient.

Ce fut le début d’une évolution vers des monnaies à valeur nominale, en partie détachée de leur valeur réelle à cette période de l’histoire.

Notons que si cette vision a vite été adoptée en Chine, il nous faudra attendre près de 20 siècles pour qu’elle fasse l’unanimité en Occident.

En savoir plus sur les monnaies grecques.

Apparition de la chouette athénienne, monnaie symbole de l’identité grecque

Entre temps, dans la Grèce Antique, l’existence, le développement et l’utilisation des pièces de monnaie étaient différents d’une cité à une autre.

De nature indépendante, les cités grecques ont choisi leur système monétaire.

Au fil du temps, des normes communes ont été convenues pour définir autant le poids que la composition en argent des monnaies grecques.

Jusqu’à ce qu’au Ve siècle, une pièce à l’effigie d’une chouette sur l’une de ses faces s’impose comme étant la monnaie de référence en Grèce.

Baptisée pièce athénienne, cette monnaie grecque fut un clin d’œil à la ville d’Athènes, qui à l’époque, s’est hissée en tête de la ligue de Délos.

Cette dernière n’était autre que l’alliance entre les cités grecques contre les cités Perses.

Élue maître des mers et véritable puissance commerciale dominante, l’utilisation de cette chouette perdurera même après la défaite contre Sparte (fin Ve siècle) et la guerre du Péloponnèse.

L’intervention macédonienne sur les monnaies frappées, achat de terres et de monnaies

Vers le IVe siècle avant Jésus-Christ, le roi Philippe II de Macédoine s’est fixé pour mission de réunir les Grecs.

Après son décès, son fils du nom d’Alexandre le Grand a continué à respecter les volontés de son défunt père, et ce, bien au-delà de la frontière Grecque.

Très fortuné, il parvint à conquérir le pays de l’Inde à l’Asie Mineure et a élargi son territoire.

La pièce de monnaie devient alors un moyen de propagande.

À commencer par Philippe qui frappa les statères d’or à son effigie sous le nom « les philippes ». Alexandre en fera également de même.

Contre toute attente, « les Alexandres » deviendront la monnaie officielle et internationale de cette partie du monde.

Cette richesse des Macédoniens leur permettra également de rattacher les Gaulois, traités de barbares bons guerriers, à leur troupe armée.

La naissance de la monnaie romaine, son nom le denier

Un nouveau bouleversement viendra malheureusement perturber cette puissance de l’empire macédonien : les Romains et leur armée venus envahir les territoires grecs vers le IIe siècle avant Jésus-Christ.

À leur tour, ils ont introduit leur propre monnaie, la pièce de monnaie de l’empire, sur les terres qu’ils ont réussi à conquérir : le denier.

Mais, la domination romaine n’affectera pas immédiatement la situation monétaire des territoires vaincus.

Pendant près d’un siècle, les pièces de monnaies locales et les monnaies romaines se partageront la place sur le marché.

Chez les Celtes, les monnaies ont été frappées depuis l’an 150 avant Jésus-Christ.

À lire aussi : monnaies romaines, 4 pièces à connaître.

Apparition de la monnaie frappée en Lorraine, France

La Lorraine se trouvait également au cœur de ces fabrications de monnaie frappée.

Célèbre pour être l’un des plus puissants duchés de France, le monnayage dans le duché de Lorraine arborait le nom des Ducs de Lorraines, des comtes du Bar, des évêques de Toul…

Le Gérard d’Alsace, les Deniers de Ferri III et le Denier de Jean Ier comptaient parmi les premières pièces de monnaies frappées de cette région de France.

Les mérites de la première apparition de la Croix de la Lorraine, l’emblème de la région, sur les pièces de monnaie sont en revanche attribués à René Ier.

Ce fut en 1431, quand la maison de Lorraine s’est unie à la maison d’Anjou et le Duché du Bar annexé.

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La technique de fabrication de la monnaie frappée en quelques mots

Comme il s’agissait d’une innovation dans le monde, la fabrication de la monnaie antique était un procédé délicat qui faisait appel à une parfaite maîtrise des différentes étapes de création.

Découvrez lesquelles.

1) Extraction des métaux précieux, or, argent, bronze, cuivre...

Cette première étape est sans doute la plus importante de toutes puisque c’est elle qui va définir la qualité des monnaies créées.

Elle consiste à extraire les métaux précieux dans des mines, idéalement d’or, d’argent, de cuivre et de zinc.

Si chaque métal avait ses atouts et ses points faibles en matière de dureté, de disponibilité, de coût, de température de fusion, etc., les antiques mettaient un point d’honneur sur le métal durable dans le temps.

Ils étaient plus attentifs aux métaux qui ne se détérioraient pas même s’ils venaient à être enterrés ou immergés.

Ce qui les a menés à écarter le fer comme matière première pour la fabrication de la monnaie.

L’électrum s’est alors imposé comme étant le matériau des premières monnaies. D’autant plus que c’était les métaux que l’on retrouvait couramment dans la nature, sur le territoire des Lydiens.

Au fil du temps, les métaux ont été séparés pour d’autres utilisations.

Pour rappel, l’or dans son état pur et brut était célèbre pour son côté inaltérable, éclatant et complètement ductile.

En d’autres termes, c’est un métal très facile à frapper, sans risque de cassure, plus une garantie de bonnes représentations des motifs.

La logique a fait de l’or le métal privilégié pour la création des premières monnaies frappées.

Cependant, son extrême rareté a fait que la monnaie frappée en or se valorisait à un coût largement plus élevé dans le système monétaire du sol méditerranéen.

À l’inverse de celui-ci, l’argent était plus facile à trouver, bien qu’il soit souvent mélangé à du plomb.

Pour en faire une pièce de monnaie, il fallait d’abord séparer les deux métaux via un procédé dit coupellation.

Une fois l’argent pur extrait, il pouvait être utilisé dans la fabrication des monnaies.   

Tout comme l’or, ce métal présente plusieurs qualités : brillance, durabilité, belle teinte…

2) Mise en place des flans

Après l’extraction vient l’étape de la préparation des flans.

Les alliages ainsi que les lingots obtenus sont alors déposés dans un atelier monétaire où ils vont être fondus pour donner lieu à des feuilles de métal avec l’épaisseur adéquate.

Les maleatores, les ouvriers comme on les appelait à Rome, étaient chargés de donner le coup de marteau pour frapper les monnaies.

En parallèle, ces mêmes ouvriers réalisaient les petits disques de métal dits flans monétaires taillés avec précision.

Les flans devaient avoir un poids régulier pour conformer leur poids et valeur suivant leur composition en or ou en argent.

Aussi, ces ouvriers prenaient en charge la vérification de la pureté et la qualité des métaux utilisés dans la conception de la pièce de monnaie.

Éloignant ainsi les risques de contrefaçon, tout en assurant la bonne stabilité de la monnaie romaine.

Suivant les époques et l’endroit où était fabriquée la monnaie, les flans étaient réalisés avec des lingots de composition et d’alliage particulier.

  • Par fusion à l’intérieur de moules de terre cuite calibrés dans l’objectif de donner le poids idéal aux pièces de monnaie, la technique la plus utilisée par les Grecs ;
  • Par découpage à l’aide d’un ciseau placé dans une plaque équipée d’un poids bien défini ;
  • Et par débitage de rondelle à l’intérieur d’une tige en métal.

Il est évident que le poids des monnaies d’un même module pouvait varier, entre celles qui étaient assez légères et celles plus lourdes, les écarts pouvaient être considérables.

Une différence plus ou moins importante aussi due au principe de la taille à la livre.

Dans les argentei du système monétaire de la Tétrarchie porteur de la marque XCVI (96), il était dit qu’une livre romaine d’argent de 324g donnait naissance à 96 monnaies, soit environ 3,37g par pièce.

Cela n’empêche que l’on rencontrait souvent des monnaies de 2g à peine et d’autres de près de 4g. La majorité des pièces faisait toutefois environ 3,3g.

3) Gravure de la pièce

Ensuite vient l’étape de la gravure de la monnaie.

À Rome, les ouvriers chargés de graver et préparer les coins monétaires étaient appelés scalptores.

Plus que de simples ouvriers, ces agents étaient de véritables artistes dotés d’un savoir-faire d’exception et d’une parfaite maîtrise de la technique qui demeure toujours aussi fascinante à l’heure actuelle.

Leur mission consistait à créer un creux à l’extrémité des petits cylindres métalliques de 2 à 3 cm de surface suivant la nature de la monnaie à fabriquer.

L’effigie de l’empereur devait également y être gravée, de la légende à l’avers de la médaille dite « droit ».

Des scènes parfaitement détaillées et diversifiées venaient aussi sublimer le revers de la médaille.  

Parmi les principales attributions des scalptores se trouvait la capacité à créer et reproduire des motifs, mais également des inscriptions faciles à lire. Et ce, même sur des matrices de taille assez réduite.

La gravure, pour sa part, était faite à l’aide de burins ou de poinçons sur une partie ou toute l’empreinte.

4) Frappe de la monnaie

La gravure faite, la frappe de la monnaie s’ensuivra.

Dans une technique de frappe manuelle faite par le malliatores, il faut démarquer le coin de trousseau, le mobile que le monnayeur tient à sa main et le coin de pile.

Pendant ce temps, l’autre extrémité de la monnaie est fixée dans un billot ou sur une enclume.  

Le flan métallique à frapper, plus clairement la future pièce de monnaie, prendra finalement place entre les deux.

Contrairement aux idées reçues, un coup de marteau suffisait à concevoir une monnaie.

En un coup, les motifs en relief sur les matrices s’imprimaient respectivement sur les deux faces de la pièce.

Un geste qu’un monnayeur pouvait réaliser à lui seul en tenant le coin mobile avec sa main gauche et le marteau avec celle de droite.

PS : les numismates s’interrogent encore sur le fait que les flans frappés étaient chauds ou froids sur les monnaies romaines, gauloises et les nombreuses autres.

Et voilà en résumé comment sont créées les monnaies frappées si recherchées par les collectionneurs et si indispensables au développement économique de l’ancienne époque à nos jours.

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